Profitez de l’été pour participer à un stage en plein air de hatha yoga et sylvothérapie en Ardèche du sud (près d’Aubenas), au Domaine du Taillé, un lieu magique, du 23 au 28 juillet 2023.
Depuis la sortie du livre La vie secrète des arbres, un succès planétaire, traduit en 32 langues, vendu à plus d’un million d’exemplaires, son auteur, l’Allemand Peter Wholleben, est devenu en quelques mois un garde-forestier plus célèbre que l’amant de Lady Chatterley. Il s’appuie sur des études scientifiques pour mettre en évidence l’intense sociabilité que les arbres développent entre eux grâce à un vaste Internet filamenteux, sorte de « Wood Wide Web ». La forêt s’apparente à une grande famille – les parents, les enfants, les amis, les amoureux – où le bien-être de chacun dépend d’une solidarité souterraine. Après avoir découvert les pouvoirs de ces géants terrestres, par bien des aspects plus résistants et inventifs que nous les humains, nous ne « consommons » plus de la nature, mais nous remercions ces êtres de chlorophylle d’exister. Ils sont là, magnifiques, apaisants, humbles. Ils valent bien des grands maîtres et autres gourous si nous nous donnons la peine d’aller vers eux.
Une médecine alternative verte apparue au XIXe siècle
Si nous sommes fascinés par les arbres, nous nous demandons, en fait, ce qu’ils peuvent nous apporter. La sylvothérapie, du latin silva (forêt, bois), est l’une des réponses. Sorte de médecine alternative verte, elle propose des exercices en relation avec les arbres pour y trouver bien-être, détente, voire guérison.
Sa pratique est loin d’être nouvelle. Au XIXe siècle, les patients du sanatorium d’Arcachon atteints de tuberculose ou d’asthme faisaient des bains de forêt qui entraient dans le cadre de leur traitement. Ils voyaient leur état psychique et physique s’améliorer sous l’œil vigilant de leurs médecins. Il faudra cependant attendre plus d’un siècle pour que Georges Plaisance, ingénieur des Eaux et forêts, se passionne pour l’impact de la forêt sur la santé et publie un livre intitulé Forêt et santé : guide pratique de la sylvothérapie, en 1985.
Si la France est le pays pionnier et leader en matière de thalassothérapie, c’est le Japon qui a le prix d’excellence en matière de sylvothérapie. Au pays du Soleil levant, bouddhistes, shintoïstes, animistes, tous considèrent l’arbre doté d’incroyables pouvoirs. En 2004, le professeur Qing Li, éminent biologiste japonais, professeur associé à la Nippon Medical School à Tokyo, a démontré l’impact positif du shinrin-yoku (« bains de forêt ») sur notre métabolisme. Très respecté par les autorités étatiques, le Pr Li a donné l’impulsion pour créer des centres de shinrin-yoku. On en dénombre aujourd’hui une soixantaine sur l’ensemble du territoire. Il est vrai que le pays est recouvert à près de 70 % par la forêt. On vient dans un centre de shinrin-yoku soit pour une escapade de quelques heures, soit pour une cure d’un week-end ou d’une semaine, à titre préventif ou pour soigner une pathologie. En France, il n’y a pas l’équivalent des shinrin- yoku… mais 75 % des Français vivent à une demi-heure d’une forêt (31 % de notre territoire).
Un antidépresseur naturel : faire un stage en plein air de yoga et sylvothérapie
De nombreuses études scientifiques au Japon ont démontré les bienfaits des arbres sur le stress, l’anxiété, la colère, les états dépressifs les troubles du sommeil, l’hyperactivité, le burn-out, l’arthrose, le diabète, l’obésité… Comme si la forêt était un antidépresseur naturel. Par ailleurs, il a été prouvé que les bains de forêt augmentaient de manière significative l’activité des lymphocytes NK (natural killers), ces célèbres globules blancs capables de tuer les cellules cancéreuses. Tout cela gratuitement, sans effet secondaire et risque d’addiction. N’en jetez plus !
Quelles explications donnent les auteurs de ces recherches en dehors des sentiers battus ? Dans une forêt (ou un bois), on respire un air riche en ions négatifs, très « positifs » pour la santé, car pleins d’oxygène. Par ailleurs, les phytoncides, molécules volatiles générées par les arbres pour communiquer entre eux et se protéger des maladies, ont des vertus tonifiantes et décongestionnantes. Elles favorisent la sécrétion de sérotonine, la fameuse hormone du bonheur. Le taux de cortisol, associé au stress, baisse et génère un sommeil de meilleure qualité. Mais ce ne sont pas les seules explications ! La sylvothérapie est un savant ensemble d’exercices en communion avec la nature. Il ne s’agit pas d’entrer dans une forêt, mais de laisser la forêt entrer en vous. Et c’est là que le rôle du sylvothérapeute est important pour guider votre séance.
Développer son arbre intérieur
Vous voulez faire un stage en plein air de yoga et sylvothérapie ? La sylvothérapie est accessible à tous les âges de la vie. Il n’est pas nécessaire que vous ayez une bonne condition physique, et que vous soyez en forme comme pour effectuer une randonnée de 20 kilomètres. Lors d’une séance, vous marchez peu, mais vous êtes à l’écoute de vos sensations. La lenteur s’impose pour renouer avec vos émotions. Vous ne cherchez pas à savoir, à mettre des noms sur les arbres, mais à ressentir. Vous explorez vos cinq sens, vous développez votre imaginaire, vous vous laissez bercer par vos rêves, vous vous étonnez de votre créativité lors de la lecture d’un haïku, petit poème japonais. En fin de séance, un cercle de paroles vous permet de vous exprimer, de partager votre expérience avec les autres participants.
Il est possible de créer des groupes spécifiques : un groupe pour les salariés d’une entreprise, un groupe pour les sportifs, un groupe pour les enfants, un groupe pour les personnes en maison de retraite…
Le sylvothérapeute peut être (ou pas) bardé de diplômes. Peu importe ! Un professeur de yoga, un naturopathe, un accompagnateur de montagne, un sophrologue… auront chacun leur propre approche. La bienveillance, l’ouverture d’esprit, l’amour de la nature du guide contribueront à la réussite de l’escapade. Cette expérience est à renouveler, de manière idéale, une fois par semaine pour développer l’arbre intérieur qui est en vous et qui ne demande qu’à déployer ses fleurs. Le printemps, l’été et l’automne sont les meilleures saisons pour vivre ce bol d’air pur. Il est conseillé de porter des manches longues et pantalons afin d’être à l’aise pendant les exercices. L’hiver n’est pas exclu, mais vous devez prévoir des vêtements chauds : gants, bonnet, K-Way pour la pluie… Si vous avez froid, vous ne profiterez pas pleinement de votre sortie sylvestre.
Forêt, bois, parc, champ… des arbres avant tout
Il faut compter environ deux heures dans un espace vert (pas forcément une forêt, cela peut être un parc, un bois, un champ) avec 15 personnes maximum. Vous pouvez rejoindre un parc si vous ne disposez pas d’une forêt à proximité de votre domicile ou bureau. Le mieux est l’ennemi du bien. Ce qui compte, c’est une immersion au milieu des arbres. Sachez que les conifères (ou résineux) comme les sapins et les mélèzes sont des espèces stimulantes. Ces arbres à aiguilles sont bien adaptés aux personnes qui manquent d’énergie. Si vous tendez vos bras vers des feuillus, comme les charmes, les chênes et les hêtres, vous gagnez en sérénité et vous avez une meilleure qualité de sommeil. Peu importe l’origine, l’âge, la taille de l’arbre. Vous constatez que votre ressenti est différent selon l’arbre que vous tenez dans vos bras, notamment pour le fameux tree hugging (câlin à l’arbre). Comme un danseur s’adapte à chaque partenaire, vous découvrez des sensations différentes.
Deux à trois heures de bain de nature procurent un effet bénéfique pendant une semaine. Un week-end offre sérénité et bien-être pendant un mois. Sans le rechercher, vous pourrez être amené à rencontrer « l’arbre de votre vie », celui qui sera toujours présent, fidèle, généreux, recueillera vos confidences, vous soutiendra dans les épreuves de la vie. Peut-on espérer plus beau cadeau ?
Quelques exercices de sylvothérapie
- La marche silencieuse de pleine conscience
- La respiration sylvique (pranayama)
- La marche des cinq sens
- Les étirements sylviques
- La posture de l’arbre (vrikshasana en yoga)
- Les différentes postures (asanas) au pied de l’arbre
- Le choix du salut de l’arbre (namasté en Inde)
- La fusion avec l’arbre (enracinement, force, paix, lumière)
- Le tree hugging (câlin à l’arbre)
- La connexion à l’arbre (main sur le plexus solaire)
- La création d’un haïku (petit poème japonais de trois vers)
- La méditation assise (dhyana), dos à l’arbre
- La concentration sylvique au pied de l’arbre, les yeux vers la cime
- L’offrande à l’arbre (une feuille, une plume, une pierre, un poème)
- Le souvenir de la nature (morceau d’écorce, feuille, bout de bois)
- Le cercle de parole avec le bâton de paroles
NOS STAGES
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En Ardèche : du 23 au 28 juillet 2023 www.domainedutaille.com